Fukushima – 2050

En fait à bien y réfléchir il faut peut être reconsidérer la proposition des écolos.
La cible de passer à 50% de nucléaire d’ici 2050 devrait être reconsidérée sous un angle nouveau.

La consommation totale d’énergie d’origine nucléaire représente actuellement un peu plus 30% de la consommation totale d’énergie, 50% pour les énergies fossiles et un peu moins de 20% pour le reste.

Sachant que 50% de la consommation vient des ménages : chauffage, voiture personnelle … on peut considérer qu’un bon quart de la consommation actuelle totale d’énergie et donc la moitie des énergies fossiles part dans les réservoirs de nos voiture, chaudière, plaques à gaz …

Aujourd’hui la priorité est où ? Diminuer notre dépendance aux énergies fossiles ? Essayer de garder un peu de ces ressources pour les générations futures ? Limiter l’impact que pourrait avoir la consommation de cette énergie sur la planète (apparemment il y aurait encore débat sur la question de l’impact des émissions de gaz à effet de serre sur le réchauffement… visiblement le lobby pétrolier est encore plus influent que je pensais) ?

Passer à 50% d’énergie nucléaire d’ici 2050 très bien, mais alors il est temps de commencer à construire les 20 EPR supplémentaires dont nous allons avoir besoin pour atteindre cet objectif.

Avec quoi allons-nous remplir les batteries des centaines de milliers de voitures électriques qui bientôt rouleront sur les routes de France? Avec des centrales thermiques? A quoi cela rime-t-il de rouler en Allemagne par exemple avec une voiture électrique? Le bilan carbone est bien pire si l’électricité sort d’une centrale électrique thermique, seul le bilan « bonne conscience » est bon.
Le fait que nous allons avoir besoin de doubler au moins notre production électrique d’ici 50 ans est une évidence et le nucléaire est malheureusement la seule solution. Il est urgent d’investir dans la recherche et surtout d’investir dans la construction de nouveaux réacteurs, on ne peut aujourd’hui se dire écologiste et dire le contraire.
Le parti écologiste français ressemble plus à une église dogmatique qu’à une force de progrès.

En fermant le surgénérateur Superphénix en proposant maintenant de mettre fin à la construction de l’EPR quel est le but recherché ?

On parle aussi de tirer les conclusions de la catastrophe de Fukushima, très bien, alors soyons un peu plus objectifs et regardons plutôt la centrale Fukushima 2 (Dai Ni).
Cette centrale situé à 10km au nord de celle qui a fuit était de conception un tout petit peu plus récente, c’était toujours des réacteurs à eau bouillante véritables usines à faire du plutonium, centrales à des années lumières de l’EPR par exemple en terme de sécurité (pour information le but de l’EPR est de faire de l’électricité pas des bombes…). Cette centrale s’est pris le même tremblement de terre suivi du même Tsunami, et il ne s’est à peu près rien passé. Léger problème au placement des barres de contrôle (problème lié à la conception merdique de ce type de centrale) mais bon fondamentalement rien de mal.
Si les autorités et le régulateur japonais avaient fait leur boulot jamais la centrale 1 n’aurait explosé, c’est un scandale certes mais il ne remet pas en cause la sureté de la filiale mais la capacité des japonais à regarder les problèmes en face.

Le fait qu’une centrale de très mauvaise qualité construite à un très mauvais endroit subissant une des pires catastrophes naturelles qu’ai connu le pays ai connu de gros problèmes ne remet absolument pas en cause la fiabilité du parc nucléaire français, aucun pays n’a pensé a fermer ses usines chimiques suite à la catastrophe de Bhopal.

La seule conclusion à tirer de cet incident c’est que le Japon et surtout les autorités de régulation japonaises sont complètement inefficaces et pas du tout indépendantes. Des dizaines de rapports avaient pointé les risques qu’il y avait à continuer à exploiter le site sans modifications des systèmes auxiliaires. Une simple ligne à haute tension enterrée aurait suffit à éviter la catastrophe. Les enseignements à tirer, l’apres Fukushima, … toutes ces expressions sont utilisées à tort et à travers, la réalité c’est qu’il y a de gros dysfonctionnements dans les grandes entreprises japonaises, une opacité, une tendance à éviter les problèmes qui dans ce cas particulier a amené à une catastrophe industrielle. Le vrai enseignement à tirer c’est qu’on ne peut confier à une entreprise privée dont le but principal est la recherche du profit à court terme l’exploitation de centrales nucléaires, de la même manière on peut se demander si on peut confier les activités des banques à des entreprises privées dont le but principal est la recherche de profits à court terme…

16 thoughts on “Fukushima – 2050

  1. Je conseille très vivement à l’auteur de ce post d’en faire une diffusion large et circonstanciée tant la justesse de l’analyse est décoiffante.
    Je me suis énervé ces derniers jours à propos des marchandages entre les écologistes et les socialistes qui comparent le chantier de l’aéroport de Notre Dame des Landes à celui de l’EPR de Flamanville (dixit José Bové) alors que la France construit en ce moment même trois EPR, un en Finlande et deux en Chine et a un carnet d’options assez chargé.
    Puis-je me permettre de communiquer le lien à d’autres blogs ?

  2. La solution n’est pas dans les voitures électriques, mais dans les bus au pétrole.
    L’individualisme occidental en prendra un coup, c’est sûr.

    1. Des bus électriques peut être, des transports en commun d’une maniere generale, des velos… mais ce modele est possible en ville, nettement moins a la campagne, il y a aussi tous les véhicules agricoles, les camions, les excavatrices … à un moment il va falloir changer de carburant si on veut garder des prix corrects et continuer à nourrir tout le monde à des prix raisonnables.
      D’autre part l’individualisme occidental est en forte progression dans les pays en forte progression économique (Inde, Chine, …) au Brésil au moins ils roulent a la canne à sucre ca va plus ou moins mais raser les forets pour faire du biocarburant est-ce vraiment un bon choix?… le problème ne va donc qu’en s’aggravant. Cela dit une incitation plus grande a utiliser des transports collectifs efficaces, une amelioration des réseaux à la campagne sont de bonnes idees bien sur.

      Fondamentalement la sortie d’un modele économique reposant quasiment exclusivement sur les combustibles fossiles est une priorité et les impacts si des decisions ne sont pas prisent rapidement seront terribles : baisse généralisé de la production, famine … aujourd’hui on mange beaucoup de pétrole et pour nourrir 7 milliards d’humains on en mangera bientôt encore plus, ce modele économique n’est pas viable et c’est aux écologistes de nous montrer la voie.

      Manger moins d’animaux et ne pas avoir de voiture sont les premieres étapes et c’est deja à notre portee, il est temps de changer le paradigme pétrole et en ce qui concerne la politique énergétique la réponse doit venir des gouvernements avant tout.

  3. Votre discours est classique chez les pro-nucléaires : les centrales sont parfaitement sûres et si elles explosent c’est la faute à des événements naturelles d’une ampleur imprévisible ou à des erreurs humaines.

    En gros, le monde nucléaire serait parfait sans le climat et sans les hommes !

    Mais ce monde “idéal” n’est pas le nôtre.

    Il faut arrêté de croire que l’énergie nucléaire est une merveille. Il faut arrêté de croire que les “soucis” se limitent à des cas isolés surmédiatisés (TMI, Tchernobyl et Fukushima). Là où l’industrie nucléaire fait un très bon travail, c’est au niveau de la communication ou de la non-communication … Combien de nos concitoyens savent qu’on a parfois frôlé le Tchernobyl français dans les si belles et si sûres centrales EDF ? Combien de français savent que la centrale de Bugey dans l’Ain a failli rentrer dans l’histoire de France le 14 avril 1984 ? Ce jour-là, EDF est passé à un cheveu de perdre le contrôle d’un réacteur !!! Qui le sait ? Qui s’en souvient ?

    Tout ça pour dire que l’énergie nucléaire est une énergie à très haut risque et qu’il faut arrêter de bourrer le crane des gens en leur disant que tout va très bien et que tout ira toujours très bien. Le climat se dérègle et l’erreur humaine ne peut être éliminée et surtout pas par des systèmes qui peuvent toujours tomber en panne.

    Il faut aussi arrêté de dire au français que grâce au nucléaire, l’électricité est bon marché en France. C’est juste une escroquerie. Le prix de l’électricité vendue par EDF n’inclut pas le coût de démantèlement des centrales en fin de vie ! Et démanteler ces centrales coute des milliards d’euros. On ne nous le facture pas. Ce seront donc nos enfants qui paieront. Ils commencent à avoir l’habitude ..

    Il faut sortir du nucléaire et aussi rapidement qu’il est raisonnablement possible de le faire. Un équilibre doit être trouvé entre montée en charge des énergies renouvelables et diminution progressive du nucléaire. Le rythme est une question de volonté politique. Détourner les millions d’euros engloutis chaque année dans la recherche nucléaire vers les énergies propres permettra cette inversion. L’argument de l’emploi que nous rabâchent à l’envie les ministres ces jours-ci ne tient pas non-plus. Des emplois seront créés dans les nouvelles filières énergétiques. Les allemands sont en train de prendre une avance considérable dans ces secteurs d’avenir là où le gouvernement français freine des 4 fers sous la pression de l’industrie nucléaire.

    Il est temps de dire aux français ce que beaucoup d’autres habitants du monde ont compris : le nucléaire n’est pas une fatalité.

    1. Vous vous trompez d’époque, la guerre de religion pro vs anti nucléaire ne fait plus sens. Je ne suis en aucun cas un pro et je refuse de rentrer dans un échange d’arguments stériles avec un anti.

      Ce que d’autres habitants du monde ont compris? Vous parlez sûrement des dizaines de centrales en construction en Inde, Chine…?
      Non pardon vous parlez des allemands, croyez vous que l’Europe et les décisions qui y sont prisent reflètent une tendance mondiale? Croyez vous que la crise actuelle que nous traversons dans les ex “pays développés” soit un phénomène mondial?
      L’Europe traverse une crise importante et nous sommes confronté à des choix cruciaux. Allez de l’avant ou se replier sur nous même. Le reste du monde ne nous attendra pas, la décision anachronique de sortir du nucléaire n’aura aucun impact sur les décisions des pays qui sont en voie de diriger le monde de demain et dont nous risquons bien de ne pas faire parti.
      Nous sommes encore en mesure de participer à la construction du monde de demain qui sera un monde ou l’énergie viendra de l’atome quelque soit le résultat des élections en 2012…

      La question est : la France doit elle se tirer une nouvelle balle dans le pied.

      1. “Nous sommes encore en mesure de participer à la construction du monde de demain qui sera un monde ou l’énergie viendra de l’atome quelque soit le résultat des élections en 2012…”

        C’est beau comme une pub AREVA ……

  4. certes tout cela est dramatique et l’avenir n’est pas très joyeux dans ce climat de gros sous et d’intérêts privés…
    si les générations futures paieront pour les appétits démesurés des puissants d’aujourd’hui il en sera toujours de même, alors à moins d’avoir le courage de changer de système politique, rien de s’améliorera dans l’avenir.
    il faut faire une véritable révolution, et refondre totalement le système démocratique qui d’année en année a été corrompu et dévoyé.
    aujourd’hui quelques oligarques décident pour la totalité des peuples, et ils décident ce qui les arrangent eux, et seulement eux.
    Le choix du nucléaire devrait être soumis à l’approbation du peuple par référendum, et non dans la main d’un petit nombre facile à corrompre et à soudoyer.
    C’est la santé de nos enfants comme notre santé qui est en jeu, c’est la survie de tout être sur cette terre. Le paradis qui nous a été donné deviendra vite un enfer si nous laissons les cupidités prendre le pouvoir……… ou plutôt continuer à nous imposer un choix mortifère.

    1. Sur le fond je suis d’accord mais laisser la parole et le pouvoir à un peuple dont les choix sont motivés par la peur est à mes yeux plus effrayant qu’un monde dirigé par des technocrates.

      1. Vous n’êtes, de toute évidence, pas très fan de la démocratie …

        Au passage, qui fait peur au peuple en brandissant les milliers d’emplois qui seraient détruits par l’abandon du nucléaire ?

        Qui fait peur au peuple en lui promettant un doublement du prix de l’électricité en cas d’abandon du nucléaire ?

        Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais pour la première fois depuis le début de l’ère atomique en France, un débat s’engage …. Pendant 50 ans, les technocrates ont privé le peuple de tout droit de regard sur cette énergie pourtant risquée …

        Si le peuple était enfin informé de tout ce qui concerne l’énergie nucléaire, il pourrait se décider en toute connaissance de cause. Pour l’instant, on ne lui en a jamais donné l’occasion …

        Si, en fin de compte, le peuple estime que les avantages sont plus importants que les risques, et bien il faudra s’incliner. Ca s’appelle la démocratie. Par contre, si le peuple dit stop, l’industrie nucléaire devra s’incliner aussi.

        Tout cela n’est que prospective car ce n’est pas demain que l’industrie nucléaire laissera les politiques prendre le risque de demander son avis au peuple en la matière …

        1. Encore une fois je suis tout à fait d’accord, il est sain qu’un debat s’engage sur la question mais dans la situation actuelle ou tout le monde pense à l’incident qui vient de se produire (Fukushima) et pense à juste titre à la dangerosité de la technologie, les réponses à un éventuel referendum condamnerait la filiere, ce serait (pour faire une métaphore) comme demander au peuple de se prononcer pour ou contre la peine de mort apres un fait divers particulièrement horrible marquant particulièrement les consciences.
          Il est vraiment délicat de poser des questions techniques à des gens ne maitrisant pas exactement la question posée, il faudrait d’abord faire suivre des cours de physique à l’ensemble de la population et poser la question uniquement à ceux qui seraient capables de répondre à une série de questions (je delire complètement), c’est un peu comme le referendum sur la constitution européenne qui à eu lieu il y a quelques années.
          Je suis le premier à dire que la filière uranium/plutonium pose problème, c’est une technologie militaire créée à l’origine pour construire des bombes mais il ne faut pas pour autant hypothéquer l’ensemble des technologies basées sur l’atome.

          En ce qui concerne la puissance des lobbies, il me semble que le lobby “pétrolier” est nettement plus influent. Et pendant les cinquante années passées ce ne sont pas les technocrates qui ont muselé les medias et caché les déboires de l’industrie nucléaire française, c’est l’armée.

        2. Je ne suis pas en effet un fan de la démocratie ni du nucléaire, mais pour l’instant on a rien de mieux en rayon,-)

      2. Saloperie de peuple !
        Penser qu’il pourrait vouloir autre chose que ce que les technocrates ont si brillamment imaginé.
        Heureusement aujourd’hui le peuple n’a plus voix au chapitre, s’il est d’accord, c’est bon sinon on recommence…
        Le nucléaire, réfléchir, discuter voir si voir sinon… et puis quoi encore !

        1. Vous êtes trop gentil avec les technocrates, j’ai peur qu’ils n’aient pas un sens de l’imagination tres développé cela dit le peuple va voter dans quelques mois et il aura un peu voix au chapitre à cette occasion.
          Pourquoi ne pas attendre le deuxième tour et voir le score de EELV? Le PS a des idées que je partage, pas la peine de se compromettre avant le premier tour. Laissons les courants s’exprimer clairement plutôt que de faire dès maintenant un amalgame électoraliste.

  5. Je trouve le débat très intéressant. Moi la campagnarde qui dépense 130euros de transport par mois dont 100 euros en essence et 30 de transport en commun serait bien contente de les dépenser en totalité en transport en commun. Je serais ravie que nos politicien ce décident à investir dans les moyens de transport commun pour atteindre Lyon plutôt que dans une autoroute pour contourner l’agglomération!
    En ce qui concerne le nucléaire, de mon point de vue le problème était aussi le traitement des déchets occasionnés lors du fonctionnement des centrales mais le sujet semble absent de la discussion. Si le but de l’écologie est de prendre le plus soin possible de la planète pour les générations futures comment est-il possible de le faire avec des déchets qui polluent notre environnement pendant des siècles?

  6. Jolie embrouille sur le nucléaire et le MOX au sein des forces politiques!
    Mais l’essentiel est escamoté et comme technicien du nucléaire militaire j’ai pu côtoyer la réalité du nucléaire civil. Alors je fais le point pour les pro-nucléaires (dont je suis pour connaître les avantages et les inconvénients):
    1- Notre dépendance énergétique détermine notre capacité industrielle et les prix de nos produits finis. Nous sommes déjà peu concurrentiels vis-à-vis des Allemands et autres pays émergents, il ne nous reste plus qu’à rationner l’électricité pour tenir les prix….
    2- Nous sommes encore revendeurs d’électricité, mais la tendance va vite s’inverser et ce n’est pas les charges d’exploitation qui pèsent sur EDF qui vont arranger l’affaire, …charges encore aggravées par la gestion du photovoltaïque privé et qu’il faut maintenant répercuter sur les “non-photovoltaïques”!
    3- Les centrales nucléaires anciennes sont de plus en plus chères à entretenir et finissent par ne plus être rentables ou dangereuses pour certaines d’entre-elles. Elles doivent impérativement être arrêtées et remplacées par des centrales EPR plus performantes et (un peu) plus sûres.
    4- Le MOX ne peut être rentable que dans les EPR, ou il est utilisé à 100%. Au regard de sa radioactivité des dizaines de milliers de fois plus forte que l’uranium enrichi il ne peut être utilisé qu’à un faible pourcentage dans les centrales actuelles et il y induit un vieillissement accéléré des cœurs des réacteurs. De plus il est hautement fissile et chauffe énormément ce qui pose beaucoup de contraintes pour son refroidissement et la mise à l’arrêt pour les maintenances. DONC SI VOUS VOULEZ UNE FILIERE MOX QUI SOIT FIABLE ET RENTABLE IL FAUT CONSTRUIRE PLUS D’EPR (cqfd). Sinon FORGET IT !!! Et en l’état actuel de notre dépendance aux ressources d’uranium il serait beaucoup plus sage de s’en tenir au retraitement que nous maitrisons bien et au MOX que nous obtenons de ce retraitement (La Hague).
    Et maintenant il ne faut pas se voiler la face, il faut dès aujourd’hui envisager de passer à autre chose que la seule énergie nucléaire car elle ne peut ni ne doit être la panacée. Au-delà d’une certaine densité de centrales nous sommes en zone rouge, et en France nous sommes en zone rouge depuis longtemps ….Au regard de la superficie de notre territoire nous n’aurions jamais dû dépasser la trentaine de centrales. En cas d’accident type Fukushima notre économie serait terriblement impactée, sans présumer des conséquences sanitaires et à celles sociales et politiques consécutives du déplacement massif de population. A titre d’exemple, un accident majeur sur la centrale de Blaye obligerait le déplacement de la totalité de la population de la ville de Bordeaux et contaminerait tout l’estuaire de la Garonne et une bonne partie du Bassin d’Arcachon …Cette centrale est beaucoup trop proche et beaucoup trop vieille pour être conservée. Il faudrait la désactiver au plus tôt! Et cerise sur le gâteau; elle consomme du MOX, le combustible le plus toxique qui soit et qui fond le plus vite s’il n’est pas bien refroidi (idem Fukushima).
    Alors il va falloir arrêter de faire monter la facture d’électricité car notre territoire ne se prête pas à une consommation “à l’américaine”. Et en cela les Allemands l’ont compris depuis dix ans en réformant leur mode de consommation par l’économie énergétique de l’habitat et la diversification des ressources (photovoltaïque, méthane entre autres). Nous nous commençons seulement à faire des maisons BBC, eux ils en font depuis dix ans …, avec une fiscalité très avantageuse …!!
    Nous allons donc devoir maîtriser notre consommation ou être rationnés en électricité, et cela bien plus vite qu’on ne pourrait l’accepter! Et il va falloir développer des centrales photovoltaïques au lieu des nucléaires et au lieu du photovoltaïque privatif qui coûte plus à la collectivité qu’il ne rapporte. Car ne vous faites pas d’illusions; la multiplicité des fournisseurs coûte bien plus cher en frais de gestion à ERdF qu’elle ne lui rapporte et la différence c’est les “non-photovoltaïques” qui la paient par l’augmentation croissante du prix du KwH !! Le photovoltaïque privatif devrait être exclusivement réservé à l’autoconsommation en zone rurale ou faiblement urbanisée et strictement interdit ailleurs ou la densité urbaine le rend inefficace, surtout en hiver par les ombres portées des immeubles environnants. Cela délesterait partiellement le réseau EDF et permettrait une fourniture d’énergie plus facile à gérer.
    Et cela serait compatible avec la norme BBC qui s’appliquera au début de 2013 pour le résidentiel, tout comme avec l’éclairage électronique (diodes) qui deviendra obligatoire pour les normes BBC 2020 (que les Allemands commencent déjà à appliquer). Donc le futur passera obligatoirement par:
    1- Des centrales EPR pour l’industrie et les transports (véhicules électriques rechargeables).
    2- Un parc important de centrales photovoltaïques pour le tertiaire et les zones urbaines.
    3- Le dételage du réseau EDF des fournisseurs photovoltaïques privés et l’encouragement à l’autoproduction/autoconsommation photovoltaïque individuel.
    4- Le développement des véhicules hydrogène et gaz naturel issus de la biomasse.
    5- Une fiscalité très faible pour la construction des maisons passives a isolation extérieure.
    6- L’incitation des industriels au développement des véhicules de tourisme électriques à grande autonomie comparable ou supérieure à celle des véhicules actuels.
    7- Le recyclage des déchets extrêmes pour en extraire toute l’énergie résiduelle.
    8- Le retour des bateaux à voiles pour les transports commerciaux, mais pas des voiles textiles; non! Des voiles axiales type Cousteau qui sont déjà utilisées avec succès pour du résidentiel en milieu diffus et apparaîtront inéluctablement par le fait d’initiatives privées. Très performantes, elles entraînent directement un générateur électrique et chargent des batteries ou alimentent un moteur.
    9- Une culture de l’économie des ressources et l’interdiction de l’obsolescence programmée qui est appliquée dans tous les produits manufacturés (voitures, électroménager, etc…) pour ralentir le turn-over ahurissant des produits de consommation courante que l’on retrouve dans les décharges en parfait état de fonctionnement, et pour rester “IN” avec des modes le plus souvent saisonnières… Il faut que nous arrêtions de nous prendre pour des Américains…, d’ailleurs eux-mêmes sont en train d’en revenir! Il n’y a plus que les Chinois et les Indiens pour y croire encore, mais ils sont en train de se faire très vite rattraper par la surenchère des matières premières.
    En conclusion nous nous dirigeons inéluctablement vers une décroissance, bien que ce mot soit haït des politiques parce qu’il nuit à leur cote de popularité. Nous avons dépensé sans compter et maintenant il va falloir gérer la décroissance avec intelligence pour ne pas subir la destruction de notre industrie et de nos emplois. Sinon, c’est la décroissance qui va nous gérer, et ce sera très … sauvage!!!
    Alors cessons de nous affronter avec une dialectique technocratique et de la langue de bois. Nous nous tirons une balle dans le pied et allons régresser de 50 ans en arrière, dans le chaos social et économique. Ayons le courage d’aller hardiment de l’avant, avec des solutions d’avant-garde et pour maîtriser notre futur énergétique et industriel. Arrêtons de nous comporter comme des dinosaures qui s’entredévorent pour survivre à une extinction inéluctable que nous aurons nous-mêmes programmée.
    Il faut savoir s’adapter ou disparaître.

  7. Merci Jeff pour cet enrichissement du débat. Des arguments et des nouvelles idées, je me sens plus riche. Moi non plus je ne crois pas à la sortie totale du nucléaire à court ou moyen terme.

    Pour rester sur la question initiale, je surenchéris.
    Dans l’absolu, Fukushima aurait pu être évité, et peut-être toutes les catastrophes nucléaires. Oui, si … le monde était parfait.
    – Si les japonais sont des cancres, alors que devons-nous attendre de la Russie ? de la Chine ? et de la France même ? (pardonnez-moi pour ces clichés nationalistes)
    – Comment avoir des centrales parfaites alors que ça coûte des centaines de milliards, et qu’on est en pleine crash des finances publiques ?
    – Comment éviter une bombe perdue sur une centrale au cours d’un conflit ?
    – Comment être sûr qu’aucun sous-marin nucléaire qui se balade ne cogne jamais rien ?

    La catastrophe de Fukushima a prouvé qu’IL EST IMPOSSIBLE D’EMPECHER LES ACCIDENTS NUCLEAIRES POTENTIELS SUR LE SIECLE A VENIR. Tchernobyl, c’était encore jeune, c’était la première fois, et chez des russes qui font ça dans des pays lointains, sous-développés, et isolés, avec un nuage qui s’arrête aux frontière (le tout entre guillemets). Mais Fukushima c’est tout autre chose, cela a enfoncé l’opinion publique.

    Les paris sont ouverts pour le prochain pays qui aura sa catastrophe nucléaire. Iran ? Chine ? Militer contre le nucléaire, c’était utile avant Fukushima, pour empêcher que ça arrive. Maintenant, il suffit d’attendre, ça va tomber tout seul. Comme quoi, c’est bien fait la vie, inutile de broyer du noir, tout évolue un jour dans le bon sens (sauf pour le gars qui habite à côté de la centrale, ou du polynésien à côté des essais nucléaires).

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