Erratum

Bon, il faut bien admettre parfois qu’on a dit des conneries et comme j’en ai dit plein du coup je l’admet. J’ai notamment fortement surévalué la part du nucleaire dans notre consommation d’energie mais cela vient de la maniere totalement absurde de compter. En fait la situation est encore plus grave que je ne le pensais. La part du nucleaire n’étant finalement que d’un peu moins de 20% (desole pour Mme Lepage sur ce point elle avait raison), avec en gros 10% de renouvelable (hydraulique, bois, éolien, solaire… ) ca nous laisse avec 70% d’energie fossile, à la louche mais bon cette fois c’est la bonne methodologie, je vous conseille d’aller voir le site du ministère de l’ecologie, du développement durable … (le Ministère de Mme Kosciusko-Morizet) http://www.developpement-durable.gouv.fr/ qui est tres bien fait. Notamment ce document qui donne une bonne idee de la situation actuelle : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rep-10-10.pdf

Donc en fin de compte notre objectif c’est de supprimer ou au moins de réduire cette consommation massive d’energie fossile qui on le sait tous n’est pas durable, est du gachi et en plus détruit la planète. L’essentiel de cette energie part dans les maisons et dans le transport et il est surement possible d’améliorer les choses en isolant ou en roulant avec des voitures qui consomment moins. Pour le moment en fait c’est vrai que  l’électricité c’est encore presque marginal sur notre facture globale et que on construirait une cinquantaine de centrale thermique, on pourrait sortir du nucleaire facilement en augmentant notre facture energetique d’un tier, disons 20 milliards d’euros par ans de plus sans compter le prix des centrales.  20 milliards ca fait quand meme trois EPR (prix revu a la hausse), des dizaines de milliers d’emploi en France alors qu’acheter 20 milliards ce fait de la tune pour Total et encore meme pas tant que ca, c’est une perte sèche pour le pays.

Si on améliore bien l’efficacité et qu’on consomme pas plus, disons qu’on arrive a réduire de moitie la consommation, on reste a plus de 50% d’energie fossile. Ca ne reste pas tenable. Si on veut convertir tout ca et passer a un mode tout électrique + renouvelable (biomasse, bois, déchets… ) il va donc falloir doubler notre production actuelle d’électricité. Est ce que sortir du nucleaire va nous aider a doubler notre production d’électricité ca semble légèrement contre intuitif, si le plan c’est d’acheter du gaz russe alors tres bien mais autant le dire franchement. Gerard Schroeder l’ex chancelier allemand associe aux verts à l’epoque a engage la sortie de son pays du nucleaire et aujourd’hui il bosse pour Gazprom le géant russe du gaz (je me repete), il bossait deja en sous main avec eux quand il était chef du gouvernement d’ailleurs. Voynet, Joly et Bovet nous preparent le meme plan ? (sauf que je doute qu’ils bossent chez Gazprom eux, c’est encore pire ils font ca gratuitement).

Je continue a croire que l’atome reste une des energies du futur et que ce serait une erreur d’en sortir pour de mauvais motifs. La construction de nouvelles centrales, de groupes d’eolienne, de l’energie tiree de la houle ou des courants … avec le fric sauve en reduisant notre facture energetique (55 milliards en 2008 au plus haut) on peut investir largement, creer un paquet d’emplois et aller dans le bon sens.

Cette fois j’en ai vraiment ma claque, j’arrete de parler de ca pendant au moins deux jours.

4 thoughts on “Erratum

  1. J’ai repris les données du Ministère (NKM) et je trouve pour les énergies primaires :
    nucléaire : 34 %
    pétrole : 32 %
    gaz naturel : 15 %
    le reste : hydraulique, déchets, bois, charbon : 19 %

    Autres données recalculées :
    Pétrole : 59 % utilisé dans les transports !
    Charbon (industrie, chimie et production d’électricité) : 60% importé de pays lointains (Australie, Afrique du Sud et USA).

    Or, quand on sait que le groupe Bolloré a investi 1,5 milliard d’euros dans la production de voitures électriques et de 10 000 bornes de rechargement avec des batteries préalablement chargées, en calculant que 10 000 véhicules seront en charge ne permanence, il faudrait pour satisfaire cette demande encore cryptique (10 000 voitures sur 37 millions de véhicules) une puissance installée de 70 MW.
    Supposons que l’expérience de Bolloré soit un succès et que Renault et PSA se lancent dans la production de voitures électriques (avec stations de rechargement type Bolloré), pour passer à seulement 20 % du parc automobile français, il faudrait une puissance installée correspondant à 32 EPR de 1500 MW !
    C’est dire que la réalité de la diminution des émissions de CO2 dues essentiellement au transport automobile, qui devrait être une préoccupation légitime des écologistes dignes de ce nom, devra obligatoirement passer, du moins en France, par l’agrandissement du parc électro-nucléaire.

  2. Je continue mon calcul à partir des données du Ministère de NKM :

    Quelques ordres de grandeur pour la production d’électricité
    Une production moyenne de 10 TWh* sur une année peut être obtenue avec l’un des moyens de production suivants (1) :
    thermonucléaire 9/10e d’un réacteur REP 1 450 MW (type Chooz ou Civaux)
    éolien 2 000 éoliennes d’une puissance de 2 MW (2)
    photovoltaïque 10 millions d’installations de 10 m2, d’une puissance de
    1kW pour 10m2 (3)
    thermique à flamme {biomasse charbon pétrole gaz
    16 millions de tonnes de bois
    3,5 millions de tonnes de charbon
    2,2 millions de tonnes de pétrole
    1,6 milliard de m3 de gaz naturel

    * 1 TWh =1 milliard de kWh. 1 Les comparaisons entre filières de production d’électricité sont délicates car leur utilisation relève de logiques différentes suivant leur rôle dans le bouclage de l’équilibre offre-demande (base/semi-base/ pointe) ; les grandeurs présentées ici sont donc des estimations, reposant sur des moyennes de rendements et de durées d’utilisation. 2 Éoliennes fonctionnant 2 500 heures équivalent pleine puissance par an, avec un vent d’une vitesse moyenne de 7 m/s. 3 Pour un rendement annuel moyen de 1 MWh/10 m2.

    Il faudrait plus de 5 millions d’éoliennes de 2 MW pour alimenter un hypothétique parc automobile de 7 millions de véhicules électriques, soit environ 10 éoliennes au km2 sur tout le territoire français !!!
    j’arrête mes calculs, c’est suffisamment concluant …

    1. “Il faudrait plus de 5 millions d’éoliennes de 2 MW pour alimenter un hypothétique parc automobile de 7 millions de véhicules électriques, soit environ 10 éoliennes au km2 sur tout le territoire français !!!
      j’arrête mes calculs, c’est suffisamment concluant …”

      Désolé de vous dire que votre raisonnement est digne d’un trotskiste voulant démontrer que les objectifs du 23ème plan quinquennal ont été largement dépassés ….

      Pourquoi systématiquement prendre des hypothèses absurdes quand vous extrapolez sur les énergies renouvelables ?

      Vous partez de l’hypothèse que seul l’éolien va être développé. Pourquoi ? Vous savez pourtant pertinemment que de multiples sources existent (solaire photovoltaïque et thermique, courants marins, biomasse, géothermie …). Résultat, vous arrivez à des effets totalement aberrants… j’ai du mal à croire que je parle à un scientifique.

      Vous basez vos calculs sur la puissance actuelle des éoliennes (entre 1 et 3 MW) alors que vous ne pouvez pas ignorer les progrès en la matière : on sait construire des machines produisant entre 5 et 10 MW et on ira toujours vers mieux !

      Enfin, vous passez sous silence le fait que les éoliennes les plus rentables sont en mer …

      Quand on veut débattre honnêtement, il faut accepter de prendre en compte tous les paramètres et pas seulement ceux qui vous arrangent.

      Comme vous, je trouvais le nucléaire formidable il y a quelques années. Mais, j’ai accepté d’écouter ce qu’avait à dire ceux qui n’étaient pas de mon avis. Avant, je pensais que le risque d’accident sur une centrale était quelque chose de totalement marginal surtout en France.

      Et puis F… est arrivé et je me suis documenté sur les centrales françaises notamment et j’au appris ce qui n’est jamais médiatisé : les centrales françaises sont l’objet d’incidents parfois graves comme à Bugey en 1984. J’estime aujourd’hui que le risque est trop important.

      Alors, bien sûr, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre mais cette priorité ne doit pas nous aveugler et nous détourner d’un objectif aussi essentiel pour la sécurité des populations : la sortie du nucléaire à moyen terme.

      1. La réduction des émissions de gaz à effet de serre demande un effort à chacun et visiblement personne ne veut faire le premier pas.
        La réduction des GES est contrairement à la sortie du nucléaire un objectif que nous devons atteindre à très court terme.
        Cette focalisation absurde sur le nucléaire fausse le débat et permet aux écolos de continuer à aller au boulot en voiture le matin, de manger de la viande tous les jours, d’aller en Thaïlande pendant les vacances (par exemple) avec bonne conscience puisqu’ils luttent contre le nucléaire. La bonne conscience à bas prix.
        La réduction des émissions de GES à court terme avec le nucléaire puis une sortie progressive après vers des réacteurs 4G me semble un scénario nettement plus réaliste.

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