Yuzawa

On a passé un week-end au ski la semaine dernière dans le bled où se déroule le fameux livre de Kawabata « pays de neige ». Il ne doit pas rester grand chose de cette époque, c’est une usine à ski avec des dizaines de petites stations notamment une station réservée au skieur Naspa assez intéressante, pas spécialement pour la qualité des pistes mais pour la tranquillité liée à l’absence de snowboarders.

Je suis actuellement assis sur un transat au soleil dans un état de démo sommeil peu propice à l’écriture d’un article enlevé. Je vais donc me contenter de quelques photos.

Des montagnes de neige dans les rues
Les enfants au premier plan
Les Alpes du Nord
De la neige
Un poisson séché infusant dans un verre d’alcool chaud (immonde)
Une gargote pas mal
Un téléphone sans doute d’époque

Surveillance, vice et vertu

Ca fait un moment que je veux ecrire un post de plus de trois lignes sur un sujet qui me semble plutot interessant. Ca fait un moment que je constate que mon comportement depend tres fortement de la presence ou non d’observateur, c’est un peu une evidence pour tout le monde d’ailleurs, la vertu n’a de sens que si elle peut etre constatee par une tierce personne. Cela doit remonter a certaines periodes de l’adolescence ou je cherchais a fuire la surveillance (pourtant fort lache) parentale pour fumer des cigarettes avec mes potes, voire a une periode encore plus lointaine, il me semble que des la tendre enfance j’ai plus ou moins associe solitude et possibilite du vice (de non vertue en tout cas ce qui revient au meme).

En ayant des enfants le probleme se complique, ou plutot se simplifie, on se doit de se comporter en modele devant nos enfants, eviter les exces, ne pas s’avachir devant la tele par exemple. En ce qui me concerne je ne fume par exemple jamais devant mes enfants, il m’arrive cependant de boire mais l’alcool etant parfaitement bien tolere (voire recommande) au Japon cela modifie la donne, et puis ce n’est pas quelque chose de honteux de boire un verre devant nos enfants. En y reflechissant je me souviens avec vu des americains (sans doute) qui prenaient soin d’enlever toutes les bouteilles ou canettes de la table avant de faire une photo comme si c’etait quelque chose de tout a fait normal. Encore maintenant alors que j’ai gagne en sagesse lorsque je suis livre a moi meme, chose qui arrive rarement et a laquelle je ne suis pas habitue, j’ai tout de suite envie de faire quelque chose de “mal”, par exemple fumer une cigarette, meme si je n’en ai pas du tout envie et que je sais d’avance que je vais le regretter.

Dans le meme registre on doit pouvoir inclure une forme de surveillance plus incidieuse, l’auto surveillance. Ma femme m’a offert une montre pour mon anniversaire (a ma demande en plus) qui monitore mon activite physique et qui me permet de suivre sur mon telephone l’evolution de tout un tas de statistiques fort interessantes. Tout le monde connait ca je pense a part quelques refractaires a la technologie. Ces donnees sont strictement personnelles et quand bien meme Apple aurait acces a ces donnees je ne compte pas specialement les impressionner avec mes performances. Le fait de porter une telle montre a clairement change mon style de vie, j’ai envie de bien faire, de remplir mes objectifs. Il y a aussi que je commence a voir la mort au bout du chemin et que je dois me dire qu’il est temps de chercher des moyens de retarder sa venue mais fondamentalement je suis vertueux pour faire plaisir a ma montre plus qu’a moi meme.

Je n’ai malheureusement aucune brillante conclusion pour terminer ce post. En tout je ne pense pas que la surveillance soit la mere de toutes les vertus contrairement a ce qu’on pourrait penser en me lisant, bien au contraire. Je n’ai pas non plus envie d’aborder la relation entre vertu et regard de Dieu, mais il serait interessant de penser que ma montre est un sorte de Dieu de substitution. Je crois avoir a peu de chose pret (les accents, la ponctuation, l’orthographe, c’est deja beaucoup) respecter la forme pour en rester la bien que je n’ai qu’effleurer le sujet.