Clean

Ça fait deux semaines qu’on est en confinement léger avec jardin et promenades en vélo et je pète déjà limite un plomb.

J’imagine pas mon état mental si j’étais en appart depuis cinq semaines. Je rêve de prendre un train.

Aujourd’hui je me fais couper les cheveux par ma belle-mère et ma fille. Expérience intéressante.

Promenade

N’ayant nul part où aller et ayant besoin de sortir un peu de la maison nous sommes parti masqués à vélo et à chaque intersection une personne différente indiquait la direction à prendre. On a pris des rues à quelques centaines de mètres de la maison que nous n’avions jamais prise auparavant. Je n’ai malheureusement pas eu la présence d’esprit de prendre des photos tout de suite.

Il y a vraiment des endroits bizarres à Tokyo. La ville prend assez rapidement une ambiance étrange. Un peu à la Murakami. C’est assez facile d’imaginer des scènes de ses bouquins quand on se promène à Tokyo (surtout dans l’Ouest la où nous habitions et là où il situe ses livres).

Genre le chemin qui passe derrière les maisons dans chroniques de l’oiseau à ressort (son meilleur livre à mon avis).

Cette semaine à la maison a été plutôt chiante. pas mal le premier jour, voir peut bosser de la maison. Mais le rythme est encore plus effréné, préparer à manger, gérer les enfants, faire les courses, et travailler quand on peut. Sans les enfants ça serait sans doute beaucoup plus simple.

Voilà les photos. J’aurais dû en prendre beaucoup plus.

Un visage dans un mur ?
Un taudis gardé par un chien.

État d’urgence ?

Apparemment Tokyo va (enfin) être soumis à l’état d’urgence demain (pas encore sûr). Cela semble le seul moyen d’interdire aux salarymans alcooliques de sortir le soir et d’avoir des contacts un peu rapprochés avec des gamines plus ou moins porteuses.

Je me demande dans quel état sera mon supermarché ce soir, c’est un bon baromètre de l’état de stress des gens. Après les capacités de stockage limitées des foyers japonais fausse un peu l’acuité de cette mesure.

Le Nikkei a pris 4%.

On dirait un genre de chronique économique Suisse.

Fin d’un modèle

On pouvait déjà se poser des questions sur l’image actuelle de l’occident dans le monde et son rôle de modèle pour le reste du monde, les pays en voie de développement vers l’idéal occidental à qui on envoie des pluies de bombes democratisantes à l’occasion, ou des attaques de drone, pour « nettoyer » la vermine anti-démocratique le cas échéant, on ne s’est pas non plus privé de faire assassiner des présidents, déclencher des guerres civiles, … quand je dis nous on pourrait dire « les américains » mais nous sommes à quelques rares exceptions près, au moins complice quand nous ne sommes pas directement en première ligne dans ces opérations de guidage vers le progrès et la lumière.

Ces dernières années notre modèle est devenu de plus en plus difficile à cerner, le monde occidental blanc semble ne plus beaucoup s’aimer, l’homme blanc est devenu la bête à abattre, coupable de tous les mots, à cote de ça, on encourage quasiment l’homosexualité qui est devenu un composant de la norme, une espèce ne pouvant encourager une pratique en opposition avec sa survie (la reproduction) on a donc autorisé les couples homosexuels à avoir des enfants avec aide du corps médical si besoin. On pense permettre à des jeunes enfants de choisir leur sexe en âme et conscience et on commence à donner des traitements hormonaux à des pré adolescent afin de préparer leur changement de sexe avant que la puberté de vienne rendre les choses plus compliquées.

Ce modèle est de tout évidence de moins en moins bien accepté par les populations encore censées qui peuplent la planète (les 9/10 de la population en gros) et on ne peut que leur donner raison.

La crise actuelle montrant les faiblesses du système de santé de ce qu’on l’on considère encore à tort comme les pays à la pointe du développement économique et humain devrait ajouter la dernière touche au tableau.

Menace

Au japon la peur a changé de visage. Jusqu’à encore peu ce sont les asiatiques non japonais et en particulier les chinois qui inspiraient la crainte virale instinctive mais depuis quelques semaines ce sont clairement les blancs qui font peur. C’est une situation assez inédite, en général les japonais ont un peu peur des blancs mais pas pour ce genre de raison. Nous sommes maintenant des porteurs de vermines potentiels.

Le matin comme je porte un masque je passe un peu plus inaperçu, disons que ça saute pas tout de suite aux yeux qu’il y a un bougnoul dans le train. Mais je vois tous les matins des vieilles terrifiées changer de place (voir de wagon) quand elle réalise qu’un blanc est dans leur périmètre de sécurité, les mecs semblent s’en branler un peu plus. C’est d’autant plus énervant que mon caractère local saute aux yeux, je vais visiblement bosser avec ma dégaine de salaryman, après il y a plus de chance que je revienne de l’étranger sans doute. Je leur jette pas la pierre, moi aussi les blancs touristes me font aussi un peu peur, surtout qu’ils ne portent en général pas de masques.

En ce moment la peur s’installe à Tokyo, la semaine dernière les gens ont commencé à dévaliser les rayons de pate, nouilles instantanées et viande fraiche (mystère). Et la hier il y a avait à nouveau des pates par contre le riz avait totalement disparu du rayon de mon supermarché (et c’est un des plus gros rayons du magazin), le fait que les gonzesses commence à stocker du riz me semble un signe claire que la peur est montée d’un cran, je dis gonzesse parce que je soupçonne les filles d’être un poil plus hystériques que les mecs, un indice me semble la disparition concomitante du PQ et des Tampax.

A suivre